Le GrosBill, c'est facile !
Podcast (sans vidéo quoi, que du son)

Bonjour et bienvenue,

aujourd'hui on va parler de l'instinct le plus bas des joueurs, mais poussé à fond jusqu'au niveau d'arme de destruction massive : vous allez voir, tomber dans le grosbill, c'est facile.

Tout le monde un jour a déjà été qualifié de grosbill, ou de grosbiller (oui, grosbiller est un verbe et il se conjugue à toutes les sauces : je grosbille, tu grobilles, nous grosbillions, il eut fallut que vous grosbillates...).
Bref, bon, qui que c’est que ce grosbill et pourquoi qu'on vous a insulté ainsi ?
L’étymologie rolistique nous dit que cela vient de Gros (entendez balaise) et de Bill (gars quelconque mais pas spécialement futé) : le grosbill est donc un type balaise un peu stupide. Bien sûr il existe plein d'autres appellations : tape d'abord, tape qu'une fois, groumpf, boulet, réserve de Points de Vie, troll, gros boeuf, bourrin et pleins d'autres encores, plus locales ou affectueuses...
Le grosbill peut être n'importe quel joueur et surtout à n’importe quel moment de la vie on peut avoir sa phase régressivo-grosbillistique, mais on en rencontre tout de même en général bien plus chez les débutants et chez les adolescents (et chez les ados qui débutent je ne vous raconte pas...). Le grosbill se reconnaît à sa façon simpliste mais efficace de résoudre un problème, quel qu'il soit : par la violence. Alors évidement, tout le monde ne peut pas être grosbill et souvent le simple guerrier n'est qu'un aventurier lembda avec des muscles. Par contre, s'il commence à la création avec le maximum en force, plusieurs armes à deux mains et des bonus monstrueux en torsion de barreaux, le tout emballé dans la plus solide armure magique du marché, alors là il y a grosbill sous roche.
Mais cela ne suffit encore pas, non, non, car seuls ceux qui adoptent la philosophie grosbill (si, si, il y a une philosophie grosbill, bon c'est pas du Platon ou du Kant, mais ça vaut son pesant de dés 6 vous allez voir), donc, seuls ceux capables d'appliquer et de survivre à cette philosophie sont de réels grosbills, les autres ne sont que des brutes. Ainsi le véritable grosbill résoudra toujours une situation en utilisant exclusivement la force et la violence : une énigme bloque le passage ? Il suffit de défoncer le mur. Un gardien minotaure ? Il suffit de le massacrer. Des enfants enlevés ? Il suffit de mettre toute la région à feu et à sang, de retourner chaque maison et de torturer chaque habitant... J’exagère un peu (à peine), mais vous voyez le tableau et je suis sûr que vous reconnaissez déjà quelques grosbills dans votre groupe, si ce n'est dans votre miroir.

Ca y est vous vous sentez concerné et vous commencez même à avoir peur d'avoir attrapé une maladie rôlistique ? N'ayez crainte, non seulement le grosbillisme n'est pas contagieux (enfin pas beaucoup, mais c'est vrai que des fois le grosbill du groupe peut, avec sa frénésie simpliste mais efficace, entraîner dans un combat même la plus frêle elfette), mais en plus, être grosbill, des fois, ça fait du bien. Et je conseille à tous de se laisser aller un jour à faire un perso purement grosbill, vous verrez, ça défoule.

Pour ceux qui ne font que des persos grosbills et n'imaginent même pas un jour jouer autre chose, il faut tout de même être rassurant : être grosbill n'est pas une fatalité !
Enfin tant que le MJ ou les autre joueurs ne sont pas jaloux ou blasés de votre grosbillisme permanentet en général ma venue. Dans ce cas, grosbill, mon ami, mon frère, il faut simplement te refreiner un peu et ne te déchaîner que quand cela sert le groupe ou fait avancer l’histoire. C'est carrément plus drôle car tes talents évidents de frappe-qu’une-fois sont alors attendus et vraiment bienvenus alors que d'habitude tu gaves tout le monde avec tes sales habitudes de tuer le palefrenier, la serveuse, l'aubergiste et un ou deux clients simplement pour commander une pinte de bière... Faut se faire une raison, on joue ensemble, alors faisons des concessions !
Car sinon, à trop grosbiller, il te faudra affronter les effets secondaires du grosbillisme : à force de tuer à tour de bras, tu vas finir par t'attirer les foudres de l'ordre ! Evidemment tout MJ intelligent se devra de sanctionner Mr le grosbill seulement et non tout le groupe, souvent innocent des facéties meutrières du bourrin. Car il y a matière à sanctionner : de la famille qui crie vengeance jusqu'aux dieux en colère de la mort de leurs prêtres, le maître de jeu devrait trouver de quoi réfréner les grosbill trop expansifs, inconsidérés ou simplement casse-burnes.

Mais grosbiller peut tout à fait être un mode de vie si c'est joué avec un peu de doigté, enfin disons plutôt avec un peu retenue. Il n'est donc pas nécessaire de sortir de sa phase grosbill, on peut tout à fait jouer grosbill toute sa vie du moment que le joueur du personnage anabolisé investisse un peu de roleplay, histoire de discuter avec ses futures victimes de temps en temps ou essaye de se retenir de tuer quand cela va manifestement gêner le groupe ou le déroulement du scénario (rappelons à ce propos la règle N°1 : on n'assassine jamais son seul lien avec la suite de l'aventure, jamais, c'est aussi mal que de croiser les effluves). Et c'est également au MJ de prévoire quelques parades pour éviter d'encourager le grosbill comme des murs magiques ou renforcés insensibles à son arme, un gardien éthéré ou dont le contact est pire-que-la-mort ou un capitaine de la garde qui surveille étroitement la réserve de PV et n'attend que sa première erreur pour appeler la garde et l'envoyer au cachot.

Bref, grosbill, mon ami, met un peu de ta fougue naturelle dans le jeu de ton personnage, MJ mon frère, essaye de calmer le troll mais sans le brider et à vous deux vous augmenterez le plaisir de jouer de tous !